Côte d’Ivoire / Présidentielle 2025 / Laurent Gbagbo lance le mouvement citoyen « Trop c’est Trop ! »

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L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est officiellement entré dans l’arène politique en vue de la présidentielle d’octobre 2025. Dans une lettre ouverte adressée à ses compatriotes, publiée ce jeudi 12 juin 2015, il a annoncé la création d’un nouveau mouvement citoyen baptisé « Trop c’est Trop ! », visant à fédérer les mécontentements sociaux et politiques face au pouvoir en place.

Gbagbo y exprime une opposition ferme à toute tentative de quatrième mandat présidentiel, qu’il considère comme une violation de la Constitution ivoirienne. Pour lui, cette éventualité menace l’État de droit et affaiblit la démocratie.

« Le pouvoir doit être au Peuple, par le Peuple, et pour le Peuple », a-t-il déclaré dans sa lettre, dénonçant « un pouvoir arrogant qui instrumentalise les institutions et piétine les règles démocratiques ».

Selon l’ex-chef de l’État, « Trop c’est Trop ! » n’est ni un parti politique ni un instrument de confrontation violente. Il se veut plutôt une plateforme transversale et pacifique, capable de rassembler des citoyens de tous horizons : partis politiques, syndicats, associations, enseignants, déguerpis, sans-emplois, artistes, jeunes, femmes, etc.

Des revendications sociales fortes : lutte contre la vie chère, la précarité, les déguerpissements, l’exclusion, et l’instrumentalisation de la justice ; La défense de la Constitution : opposition catégorique à un quatrième mandat présidentiel, jugé illégal et antidémocratique.

Laurent Gbagbo dresse un tableau sombre de la situation socio-politique en Côte d’Ivoire, qu’il juge marquée par « des dérives autocratiques » depuis plus de 15 ans. Il évoque une société « frustrée, appauvrie et exclue », dont les voix ne sont plus entendues.

Face à ce qu’il qualifie de « sentiment d’abandon, de mépris et d’injustice » exprimé par de nombreux citoyens, l’ex-président affirme que ce nouveau mouvement est né d’une écoute attentive du terrain.

Gbagbo insiste : son appel n’est pas insurrectionnel. Il se veut une mobilisation pacifique et démocratique. « Deux visions s’affrontent : ceux qui croient aux armes et ceux qui croient au peuple. Nous, nous croyons au peuple », martèle-t-il.

À travers cette initiative, il invite les Ivoiriens à se rassembler pour exiger un changement de cap : « Ensemble, faisons entendre notre voix, forte et vraie. Ensemble disons : Trop, c’est Trop ! »

Cette déclaration marque un tournant dans la perspective électorale de 2025, et pourrait redistribuer les cartes dans le paysage politique ivoirien.

Moussa Camara
Nasopresse.com