C’est depuis la Maison de la Presse au Plateau, non loin du Palais présidentiel, qu’Ahoua Don Mello, vice-président du PPA-CI et figure de l’Alliance internationale des BRICS, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Un acte fort, placé sous le sceau de la souveraineté africaine et de l’alternance politique.
M Ahoua Don Mello, vice-président du PPA-CI. Photo: M.C
« Je déclare solennellement ma candidature à l’élection présidentielle. Je l’offre aux souverainistes et panafricanistes du PPA-CI, de la Côte d’Ivoire, d’Afrique et de la diaspora africaine. »
Ingénieur de formation, ancien ministre et conseiller présidentiel à l’international, Ahoua Don Mello retrace dans son discours un long parcours militant. Dès les années 1980, il s’engage aux côtés du Parti Communiste Français avant de participer à la fondation du FPI en exil, puis au combat pour le multipartisme en Côte d’Ivoire.
Son engagement pour la souveraineté et la justice sociale, il l’a prolongé aux côtés du président Laurent Gbagbo, qu’il a soutenu dans la conquête du pouvoir puis dans la gestion étatique. Exilé depuis 2011, il a mis son expertise au service de plusieurs chefs d’État africains, notamment Alpha Condé en Guinée.
Depuis 2021, Ahoua Don Mello partage sa vie entre l’Afrique et la Russie. Il occupe le poste de vice-président de l’Alliance internationale des BRICS, structure de liaison entre les pays membres (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et les États non membres du Sud global. Dans cette position stratégique, il défend une vision multipolaire du monde, fondée sur la souveraineté des États, la coopération gagnant-gagnant et l’indépendance vis-à-vis des anciennes puissances occidentales.
« Le monde bouge, le monde change. Cette turbulence géostratégique n’épargnera aucun État. Il faut que nous soyons prêts à faire les choix qui nous permettront de saisir le train des BRICS et de construire un destin commun. »
Face à l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara pour un nouveau mandat, et à l’exclusion de Laurent Gbagbo de la liste électorale définitive, Ahoua Don Mello entend incarner une alternative crédible au sein du PPA-CI. Il dit refuser « la politique de la chaise vide » et propose une voie stratégique pour poursuivre la lutte démocratique.
« L’heure est grave. Il y a urgence. Face à la confiscation du pouvoir, à la dépossession économique et sociale des Ivoiriens, ma candidature se veut un acte de résistance politique. »
Dans un discours dense, émaillé de références historiques et idéologiques, Don Mello se définit comme un démocrate socialiste et souverainiste issu du communisme. Il affirme sa fidélité constante à la cause panafricaine, à contre-courant de l’hégémonie occidentale dominante depuis les années 1990.
« Ce n’est pas au moment où le vent est favorable à la lutte pour la souveraineté que je vais abandonner. »
Au sein même du PPA-CI, sa déclaration intervient dans un contexte de débat interne tendu autour de la stratégie électorale. Il affirme avoir proposé sa candidature à Laurent Gbagbo comme candidature de précaution, pour éviter un scénario de vide politique.
S’il concède que la proposition a fuité prématurément dans la presse, il réaffirme que le processus démocratique interne suit son cours.
« Je suis candidat pour redonner espoir, défendre la souveraineté nationale et mettre fin à la continuité du parti-État. Unis, nous ferons partir M. Ouattara et son régime par les urnes. »
Moussa Camara
Nasopresse.com
