Côte d’Ivoire / Crise électorale / La PEC-CI tire la sonnette d’alarme et interpelle les autorités

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À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, la Plateforme pour l’Engagement Citoyen de Côte d’Ivoire (PEC-CI) est montée au créneau pour exprimer ses vives inquiétudes face à ce qu’elle qualifie de « blocage politique » persistant dans le pays.

Réunie ce mercredi 23 juillet 2025 au siège de la plateforme à Cocody Riviera Abatta, la PEC-CI, par la voix de son président du conseil d’administration, M. Ébrin Yao Rémi, a rendu publique une déclaration dénonçant la dégradation du climat sociopolitique et appelant à des réformes urgentes.

Dans un contexte où les tensions politiques s’exacerbent à l’approche du scrutin présidentiel, la PEC-CI, composée de 37 organisations de la société civile ivoirienne, alerte sur les risques de dérapage et d’instabilité si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement.

Une alerte sérieuse sur le processus électoral

La PEC-CI dénonce l’absence de dialogue inclusif entre les principaux acteurs politiques et le gouvernement, malgré les multiples appels lancés par l’opposition et la société civile. Elle rappelle qu’aucune des revendications majeures relatives à l’organisation des élections n’a, à ce jour, été prise en compte, compromettant ainsi la crédibilité du processus électoral.

Forte de son expérience en observation électorale – avec plus de 715 observateurs déployés sur l’ensemble du territoire lors des scrutins de 2022 et 2023 – la PEC-CI tire la sonnette d’alarme. Elle pointe plusieurs failles structurelles et propose quatre conditions jugées incontournables pour garantir des élections présidentielles pacifiques et acceptables par tous.

Les quatre conditions posées par la PEC-CI

  1. Révision de la liste électorale : Considérée comme un préalable absolu pour garantir la participation de tous les citoyens et restaurer la confiance dans le processus.
  2. Audit de la liste électorale
  3. Réintégration des figures politiques majeures : Notamment Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Tidjane Thiam et Guillaume Soro, actuellement exclus de la liste électorale
  4. Dissolution de la CEI actuelle

Un appel au dialogue et au respect des engagements

S’adressant directement au Président Alassane Ouattara, la PEC-CI exhorte le chef de l’État à renouer avec l’esprit de dialogue et à tenir sa promesse de ne pas briguer un quatrième mandat. « À 83 ans, Monsieur le Président, vous méritez un bon repos », a déclaré M. Ébrin Yao, tout en rappelant que la paix sociale repose entre les mains du président sortant.

La plateforme estime que toute tentative d’écarter les principaux candidats de l’opposition fragiliserait davantage le processus démocratique.

Mise à l’écart sur la scène internationale

La PEC-CI a également dénoncé son exclusion des récentes rencontres entre les organisations de la société civile ivoirienne et les missions diplomatiques internationales (UA, CEDEAO, ONU, UE), malgré son rôle majeur dans l’observation des scrutins passés. Une décision que la plateforme interprète comme une sanction pour sa position ferme en faveur de la transparence électorale.

Elle rappelle avoir pourtant participé à de précédents dialogues de haut niveau, notamment en octobre 2020 et novembre 2024, en tant que partenaire stratégique du Ministère de la Cohésion Nationale.

Un appel à la mobilisation

Dans sa conclusion, la PEC-CI appelle le peuple ivoirien à revendiquer ses droits démocratiques dans le respect des lois, et invite la communauté internationale à intensifier ses efforts pour accompagner la Côte d’Ivoire vers une élection apaisée. « Aucun sacrifice n’est de trop pour préserver des vies humaines », a insisté la plateforme, tout en appelant à la responsabilité historique des dirigeants actuels.

Ibo François

Nasopresse.com