Devant une foule rassemblée à Port-Bouët, l’ancien président ivoirien et leader du PPA-CI, Laurent Gbagbo, a réagi avec virulence à l’annonce de la Commission électorale indépendante (CEI) excluant plusieurs figures politiques de la liste électorale provisoire, dont lui-même, Tidjane Thiam et Guillaume Soro.
« On m’appelle Gbagbo Laurent… Je ne sais pas s’ils sont au courant », a-t-il lancé, d’entrée, dans un ton mêlant ironie et défi. Le fondateur du PPA-CI s’est indigné de ne pas être jugé « digne » de figurer parmi les candidats potentiels à la prochaine présidentielle.
« Que moi, Gbagbo Laurent, je ne sois pas jugé digne d’être candidat à la présidence sous prétexte que j’ai volé ? Vous entendez ça ? Parce que “braquer”, c’est un mot brutal pour dire “voler”. Je ne suis pas un voleur. Et ceux qui ont établi cette liste le savent bien », a-t-il martelé, dénonçant une injustice qu’il considère comme une atteinte personnelle et politique.
Laurent Gbagbo, qui revendique plus de six décennies de combat politique, a assuré qu’il ne resterait pas silencieux :
« S’ils veulent qu’on se batte, eh bien, on va se battre. Aujourd’hui, j’ai 80 ans. Et je me bats depuis que j’ai 18 ans. On ne m’a pas encore vaincu », a-t-il clamé sous les acclamations.
S’adressant à la jeunesse, il a invité à la lucidité et à la stratégie :
« Vous voulez un mot d’ordre ? Ce n’est pas comme ça qu’on se bat. Il faut savoir quand frapper et comment frapper », a-t-il insisté, avant de conclure sur un ton solennel et avertisseur :
« Attention, vous êtes en train d’aller trop loin. Trop, c’est trop. »
Avec cette sortie publique, Laurent Gbagbo pose un acte fort et semble tracer les lignes d’un affrontement politique à venir, sur fond de tensions autour du processus électoral.
Moussa Camara
Nasopresse.com