Côte d’Ivoire / 2ème édition de la tribune du bâtir / Le financement, principal défi des logements sociaux, selon Célestin Koalla

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Le financement demeure l’obstacle majeur à la mise en œuvre des programmes de logements sociaux en Côte d’Ivoire, selon Célestin Koalla, Directeur Général du Logement et du Cadre de Vie. Lors de la deuxième édition de la « Matinale du Bâtir », tenue le jeudi 26 mars 2025 à la Maison de la Presse au Plateau, il a mis en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés les promoteurs immobiliers et les acquéreurs potentiels.

Célestin Koalla, Directeur Général du Logement et du Cadre de Vie. Photo: Sercom

« Le principal défi des logements sociaux est le financement pour les deux acteurs. Sept Ivoiriens sur dix ne disposent pas de compte bancaire, et les promoteurs locaux font face à des garanties bancaires élevées, rendant l’accès aux fonds extrêmement difficile », a expliqué M. Koalla.

Face à un besoin estimé à 150 000 logements, le gouvernement ivoirien a lancé un programme d’urgence visant la construction de 25 000 maisons, avec un financement de 113 milliards FCFA. Contrairement au programme précédent qui favorisait l’accès direct à la propriété, cette nouvelle approche introduit la location-vente, facilitant ainsi l’accession à la propriété pour un plus grand nombre de citoyens.

Actuellement, 4 600 logements sont déjà disponibles, dont 63 % classés comme logements sociaux avec des prix variant entre 12,5 et 19 millions FCFA, tandis que les logements économiques avoisinent les 23 millions FCFA. Les logements de standing, quant à eux, oscillent entre 34 et 100 millions FCFA. À ce jour, 2 700 clés ont été remises à Grand-Bassam-Bingerville, 1 000 à Locodjro et 900 autres sont prêtes à être distribuées à Songon.

Lors de son intervention, M. Koalla a également expliqué les dispositions de la loi N°2019-576 du 26 juin 2019 portant sur le Code de la Construction et de l’Habitat. Il a mis l’accent sur les contrats de vente d’immeubles à construire, précisant que la loi encadre les paiements successifs effectués par les acquéreurs. Ces fonds doivent être consignés dans un compte bancaire spécifique et ne peuvent être utilisés avant le transfert de propriété, garantissant ainsi la protection des acheteurs.

Il a par ailleurs souligné que le montant des dépôts ne peut excéder 20 % du prix de vente prévisionnel à l’achèvement des fondations, 60 % à la mise hors d’eau et 90 % à l’achèvement des travaux. En cas de défaut d’achèvement, une garantie de remboursement est prévue par la loi.

Afin de combler le déficit en logements, le gouvernement entend mettre en place un environnement favorable permettant aux promoteurs d’accéder à des financements aux mêmes conditions que l’Etat. « Il est primordial que le secteur privé prenne le relais », a insisté M. Koalla.

Avec 40 000 logements déjà construits dans des communes telles que Bingerville, Locodjro, Songon et la cité ADO de Yopougon, le programme de logements sociaux contribue à l’essor de nouvelles villes et à l’amélioration des conditions de logement en Côte d’Ivoire.

Cette rencontre, organisée par la Direction de la Communication et des Relations Publiques du Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU), vise à renforcer la transparence et à apporter des réponses concrètes aux préoccupations des citoyens et des professionnels du secteur immobilier. La 2ème édition de la tribune du bâtir s’est déroulée sous le thème : « Du programme présidentiel de construction des logements sociaux et économiques au Programme d’urgence des 25.000 logements : Quels acquis, quelles différences et quelles perspectives ? »

Moussa Camara