Aux organisations ambitieuses, l’accomplissement des missions ou la réalisation des projets n’attend point le nombre des années.
Légende : Madame Staël Sotigui Enokou, spécialiste en communication, représentante du Coordonnateur de l’ALP, Abou Bamba, annonce des actions pour la restauration des terres dégradées.
C’est le cas du programme présidentiel « Abidjan Legacy Program » dont Staël Sotigui Enokou, représentante du Coordonnateur, Abou Bamba, a présenté les missions et les actions, mercredi dernier, à Cocody, à l’annonce de la première édition du Forum africain de l’environnement dans les industries extractives (FAFEIX).
En effet, à peine issu de la 15ème session de la Conférence des parties à la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (COP15) du 09 au 20 mai 2022, à Abidjan, que ce programme ambitionne de restaurer plus de 4 mille hectares de terres dégradées par l’orpaillage clandestin d’ici 2026.
Mais avant de s’engager dans la restauration de ces terres, selon la représentante du Coordonnateur de l’ALP, un travail a été mené sur le terrain afin d’identifier les régions les plus touchées par l’orpaillage illicite dont les conséquences immédiates sont la baisse de la productivité agricole, la déforestation, la dégradation des sols et de l’eau.
Au nombre des zones les plus touchées par ce phénomène, l’ALP a identifié les régions de l’indénié-Djuablin, la Mé et le N’Zi. Une situation alarmante qui, aux dires de Staël Sotigui Enokou, appelle à des actions d’urgence dont les principales sont la définition d’une cartographie des sites dégradés dans les 31 régions de la Côte d’Ivoire, la restauration d’au moins 4 500 hectares de terres dégradées et le déploiement de 02 projets pilotes en 2025 à Bouaflé et à Tengréla sur 250 hectares dans chacune de ces villes.
Avant de faire cas des actions du programme présidentiel dans le cadre de son partenariat avec l’organisation non gouvernementale (ONG) « Agir pour l’environnement dans les industries extractives » (AEIE) lors du FAFEIX, la représentante du Coordonnateur de l’ALP a, auparavant, rappelé les missions de ce programme présidentiel. « Abidjan Legacy Program vise à restaurer les écosystèmes dégradés en vue de l’augmentation exponentielle de la production agricole et de l’amélioration des conditions de vie des populations des zones rurales, en particulier les jeunes et les femmes » a-t-elle indiqué.
Cette spécialiste en communication a également fait savoir que « la mise en œuvre du ALP contribuera à la lutte contre la déforestation et la restauration des forêts, qui vise à restaurer 20% du couvert forestier ivoirien d’ici à la fin de la décennie, l’amélioration de la productivité agricole par la mécanisation et la restauration des sols, la durabilité des chaînes de valeur actuelles avec une transformation locale plus importante, afin de créer plus de richesses et d’emplois, notamment pour la jeunesse et la femme, et l’identification de futures chaînes de valeur respectueuses des sols et résilientes au changement climatique. »
La représentante du Coordonnateur de l’ALP a, dans la foulée, indiqué les trois objectifs majeurs de ce programme que sont la promotion de modes de consommation et de production durables, en particulier pour des produits essentiels comme le cacao et l’anacarde, la protection et restauration des terres, des sols et des forêts, tout en développant de nouvelles chaînes de valeur et l’amélioration des moyens de subsistance et création d’emplois décents, avec un accent particulier sur les jeunes et les femmes.
Après quoi, elle a lancé un appel aux efforts de tous dans la lutte contre la dégradation des terres et la déforestation. Car, citant le Dalaï Lama, elle a déclaré que « fondamentalement, chaque individu est responsable du bien-être de l’humanité et de la terre, parce que la Terre est notre seule demeure. Nous n’avons aucun autre refuge. »
Moussa Camara