La première édition de l’Ivoire Tech Forum s’est ouverte ce jeudi 10 juillet 2025 en grande pompe à Abidjan, sous le thème : « Le numérique au service de tous : Comment les nouvelles technologies transforment notre quotidien ? » Un rendez-vous majeur pour le secteur digital ivoirien qui a réuni startups, institutions, investisseurs et partenaires internationaux autour d’une ambition commune : faire de la Côte d’Ivoire un leader numérique en Afrique.
Présidée par le Premier ministre Robert Beugré Mambé, cette édition a été marquée par une annonce forte : la couverture totale du territoire national en Internet avant la fin de l’année 2025, mettant fin aux 550 « zones blanches » identifiées à travers le pays.
Dans son allocution, la commissaire générale du forum, Mme Rokia Fofana, a salué la présence du Premier ministre, qu’elle a qualifiée de « signal fort » envoyé à l’ensemble des acteurs du numérique. Elle a rappelé que l’Ivoire Tech Forum se veut une vitrine de l’innovation africaine et un levier d’attractivité pour les investissements internationaux.
« Ce forum est bien plus qu’un simple événement : c’est un catalyseur de transformation économique, sociale et culturelle pour notre pays », a-t-elle affirmé, soulignant l’importance de l’inclusion numérique pour améliorer la compétitivité économique et la qualité des services publics.
Le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Khalil Konaté, a, pour sa part, détaillé la stratégie du gouvernement, structurée autour de plusieurs piliers : infrastructures, talents, gouvernance, innovation et services.
Adoptée dès 2021, la stratégie nationale du numérique a depuis été renforcée par une série d’instruments législatifs et stratégiques : La loi sur la communication électronique (juin 2024) ; La stratégie nationale de l’intelligence artificielle : La stratégie nationale de gouvernance des données
Le ministre a appelé à une mobilisation des financements, estimant que « les États seuls ne peuvent plus supporter le poids des investissements numériques. » Il a plaidé pour des partenariats publics-privés innovants et une implication renforcée des universités, startups et organisations de la société civile.
Clôturant la série d’interventions, le Premier ministre Robert Beugré Mambé a livré un message résolument tourné vers l’avenir. Il a rappelé que le secteur numérique représentait un moteur essentiel de la transformation structurelle de la Côte d’Ivoire. En 2024, le pays a investi plus de 250 milliards FCFA dans le secteur, générant près de 3 000 emplois directs.
Mais surtout, il a annoncé une avancée historique : « D’ici la fin de l’année, toutes les zones blanches seront couvertes. L’accès universel à Internet est un droit que nous entendons garantir à chaque Ivoirien. »
Selon lui, 58,7 millions d’abonnements à la téléphonie mobile ont été enregistrés, avec un taux de pénétration de 185 %, ce qui place la Côte d’Ivoire parmi les pays les plus connectés du continent.
Dans un discours à la fois technique et philosophique, le chef du gouvernement a identifié six défis stratégiques : L’accès universel aux services numériques, notamment dans les zones rurales ; La réduction des coûts d’accès à Internet ; L’adaptation des formations techniques aux besoins du numérique ; Le financement des innovations locales ; La souveraineté numérique face aux dépendances extérieures ; L’encadrement du numérique par un équilibre entre liberté et droit.
Beugré Mambé a conclu en appelant à une synergie entre les acteurs publics, privés et les communautés pour construire ensemble une économie numérique forte, inclusive et souveraine.
Pendant trois jours, l’Ivoire Tech Forum 2025 propose un programme riche avec des conférences, des ateliers, un village de startups, et une exposition d’innovations dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation, l’agriculture et la finance. Plus de 40 jeunes entreprises y présentent des solutions concrètes pour répondre aux défis du quotidien.
Ce forum marque un tournant pour la Côte d’Ivoire, bien décidée à s’imposer comme un hub digital incontournable en Afrique de l’Ouest.
Moussa Camara
Nasopresse.com