Malgré la décision récente de justice en sa faveur du président du PDCI-RDA, Valérie Yapo, membre du Bureau politique du PDCI-RDA, continue de contester la légitimité de Tidjane Thiam à la tête du parti. Lors d’une conférence de presse tenue à Abidjan, elle a réaffirmé sa position et lancé un appel à la réorganisation du parti en vue de la présidentielle de 2025.
Le verdict rendu par le Tribunal de Première Instance d’Abidjan a annulé la radiation de Valérie Yapo du PDCI-RDA et invalidé le 8ᵉ Congrès extraordinaire du 22 décembre 2023, y compris l’élection de Tidjane Thiam à la présidence du parti. Pour Valérie Yapo, cette décision judiciaire « rétablit la vérité » et « invalide juridiquement » toutes les décisions prises sous l’autorité de M. Thiam.
« Cette décision ne s’adresse pas qu’à moi. Elle rend justice à tous les militants sincères, à ceux qui croient en un PDCI-RDA digne, juste et démocratique », a-t-elle déclaré.
Selon elle, Tidjane Thiam n’aurait jamais dû être candidat à la présidence du parti, en raison de sa double nationalité, notamment de sa nationalité française au moment du dépôt de sa candidature. Une situation qui, à ses yeux, compromet la participation du PDCI à la prochaine présidentielle. Elle accuse également M. Thiam d’avoir tenté de contourner la justice en organisant, la veille du verdict, un nouveau congrès qu’elle qualifie de « mascarade ».
« Je ne me suis pas levée contre un homme, mais contre une dérive. Ce combat, je l’ai mené non pas pour un poste, mais pour un principe », a-t-elle insisté.
À cinq mois de l’élection présidentielle, Valérie Yapo s’inquiète du manque de cap clair au sein du PDCI-RDA. Elle appelle à une refondation du parti et à l’organisation rapide d’une convention pour désigner un candidat légitime et incontestable, apte à porter les couleurs du parti à l’échéance d’octobre 2025.
« Le PDCI-RDA ne peut être pris en otage par une ambition personnelle. Nous devons proposer une alternative crédible et rassurante au peuple ivoirien », a-t-elle martelé.
La conférencière a également interpellé les militants, les cadres, les doyens, les jeunes et les femmes du parti à « se ressaisir » et à œuvrer à l’unité et la cohésion autour des textes fondamentaux du PDCI.
Enfin, Valérie Yapo a rappelé l’héritage politique légué par les présidents Houphouët-Boigny et Bédié, en appelant au respect des valeurs de dialogue, de justice et de rigueur.
« Le PDCI-RDA doit et sera au rendez-vous de 2025. Non par nostalgie, mais par devoir envers notre peuple. »
Moussa Camara