Côte d’Ivoire / Yamoussoukro / Une entreprise 100 % féminine bientôt lancée dans le génie civil et minier

Sous le thème évocateur « Audace et ambitions : les femmes bâtissent l’avenir du génie civil et minier », la deuxième édition de la Mutuelle des Jeunes Filles du Génie Civil et des Mines s’est tenue dans la salle des fêtes de Yamoussoukro le dimanche 18 mai 2025. Une rencontre marquée par des annonces fortes et des perspectives ambitieuses pour l’avenir des femmes dans ces secteurs stratégiques.

Présidente Endeavour Mining, Mme Léatitia GADEGBEKU-OUATTARA et la Présidente de la Mutuelle des Jeunes Filles du Génie Civil et des Mines Marie-Paule KOFFI. Photo: Ferdinand Keyn

Au cœur de cette cérémonie, Mme Marie-Paule Koffi, présidente de la Mutuelle, a dévoilé son projet phare : la création, d’ici 2030, de la toute première entreprise ivoirienne dirigée exclusivement par des femmes dans les domaines du génie civil et des mines.

« La Côte d’Ivoire n’a plus besoin de faire appel à l’expertise étrangère pour bâtir ce dont elle a besoin. Les compétences sont ici, portées par des femmes prêtes à relever le défi », a-t-elle déclaré avec assurance.

Mme Koffi a également interpellé l’État ivoirien à travers une plaidoirie en faveur d’un accompagnement financier :

« Nous sollicitons l’appui du gouvernement pour concrétiser ce rêve, qui vise à promouvoir les femmes dynamiques dans des secteurs compétitifs et à offrir une image valorisante à notre nation et à toute l’Afrique ».

Elle a remercié le maire de Yamoussoukro, M. Kouassi Kouamé Patrice, pour son engagement aux côtés de la mutuelle, notamment à travers la création d’une plateforme dédiée à l’emploi et à la formation des jeunes filles, fruit d’un partenariat avec la mairie.

La Présidente Endeavour Mining avec la Nouvelle Présidente nationale par intérim, Roxane. Photo: F.K

Marraine de l’événement, Mme Laetitia Gadegbeku-Ouattara, Directrice pays d’Endeavour Mining et Vice-présidente du Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI), a encouragé les jeunes filles à cultiver leurs compétences techniques et leurs soft skills :

« Ce que j’ai vu ici m’impressionne : de l’audace, de la passion et une énergie indomptable. Dans quelques années, vous entendrez parler de ces jeunes femmes aux plus hauts niveaux en Côte d’Ivoire ».

Elle a souligné l’importance de la synergie entre les secteurs du BTP et du minier, affirmant que cette alliance constitue un réseau en pleine construction, porteur d’un avenir prometteur pour les femmes.

Actuellement, les femmes représentent moins de 10 % des effectifs dans le secteur minier en Côte d’Ivoire. Mme Gadegbeku-Ouattara a exprimé son optimisme quant à une évolution positive :

« Les femmes représentent 50 % de la population. On ne peut pas continuer à se priver d’une telle force ».

Cette rencontre a également été l’occasion de passer le flambeau à une nouvelle génération de leaders féminins. Roxane Assié a été désignée Présidente nationale par intérim pour un mandat de neuf ans non renouvelable.

« Être présidente, c’est une mission, celle de fédérer les pays et de faire rayonner les jeunes filles de notre secteur », a-t-elle affirmé avec émotion.

Sa vice-présidente, Emmanuella Koffi, a exprimé sa reconnaissance envers tous les partenaires et bienfaiteurs, rappelant les objectifs fondamentaux de la Mutuelle : promouvoir la femme dans le domaine du génie civil à travers la formation, le renforcement des capacités, les actions communautaires et la valorisation des talents féminins.

« Ce type d’événement est une belle opportunité de tisser des liens, de consolider nos valeurs et de poursuivre ensemble le chemin du progrès, dans la solidarité », a-t-elle souligné.

Créée en 2021, la Mutuelle des Jeunes Filles du Génie Civil et des Mines est aujourd’hui implantée dans trois grandes villes du pays : Abidjan, Bouaké et Yamoussoukro. Elle se positionne comme un cadre d’échanges, d’opportunités et de promotion de l’employabilité féminine, au service d’une Afrique plus inclusive et dynamique.

Les participantes ont également bénéficié de l’expertise de professionnels du secteur, à l’image de l’ingénieur M. Kouassi Evrad et de Mme Gadegbeku-Ouattara, qui ont partagé leurs expériences et prodigué des conseils pratiques.

Cette deuxième édition aura été un véritable tremplin pour la jeune génération de femmes ingénieures ivoiriennes, prêtes à redéfinir les contours de secteurs longtemps restés masculins. En conjuguant ambition, solidarité et excellence, elles tracent un chemin nouveau pour toute l’Afrique.

Ferdinand KEYN