Malgré les vents contraires, le baobab du PDCI-RDA tient bon. À l’issue du 9ᵉ congrès extraordinaire éclaté, tenu ce mercredi 14 mai 2025, Tidjane Thiam a été massivement réélu président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), avec un score écrasant de 99,77 % des voix.
Tidjane Thiam a été massivement réélu président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), avec un score écrasant de 99,77 % des voix. Photo: Archive
Cette nouvelle élection intervient après sa démission stratégique à la tête du parti, destinée à clore les procédures judiciaires engagées contre lui. Ces dernières portaient sur la question de sa double nationalité au moment de son élection initiale, en décembre 2024. Réélu sans équivoque, Thiam assoit désormais une légitimité incontestable à la tête du plus vieux parti politique ivoirien.
Il y a des arbres que l’on croit affaiblis, mais dont les racines plongent profondément dans la terre. Le PDCI-RDA, malgré les secousses internes, les doutes sur son leadership et les tentatives de déstabilisation, vient de démontrer à Bouaké qu’il est encore debout, et bien vivant.
Ce congrès électif, organisé dans un climat politique tendu, a pris des allures de test de survie. Et le parti d’Houphouët-Boigny l’a brillamment surmonté, en reconduisant pour la troisième fois en moins de deux ans son leader, Tidjane Thiam. Ce vote massif traduit une volonté claire : refermer la parenthèse des querelles et des incertitudes, et se remettre en ordre de marche.
Toutefois, cette unité affichée masque mal les tensions toujours présentes. En coulisse, les rivalités internes demeurent. L’épisode de Kouamé Benger, présenté comme militant d’un autre parti venu contester la régularité du processus rappelle combien le PDCI-RDA reste un enjeu politique majeur. Si l’on tente de saper une maison, c’est souvent parce qu’elle tient encore debout.
Avec cette réélection, Tidjane Thiam détient désormais tous les leviers. L’État ivoirien le reconnaît comme pleinement Ivoirien. Les militants, eux, le réaffirment à la tête du parti. Reste maintenant à transformer cette confiance en action politique concrète.
Le défi est immense : faire du PDCI-RDA une force de proposition moderne, connectée aux aspirations de la jeunesse et aux grands enjeux du moment. Technocrate reconnu sur la scène internationale, Thiam devra aussi devenir un homme de terrain, proche de la base militante et attentif aux réalités locales.
Le parti n’a plus droit à l’erreur. Chaque crise peut être fatale, mais chaque épreuve surmontée est aussi une preuve de résilience. La leçon de Bouaké est claire : lorsque le baobab ploie sous la tempête, ce n’est pas pour tomber, mais pour mieux affronter l’orage suivant.
Moussa Camara
Nasopresse.com