Annoncée pour ce vendredi 25 avril 2025 au siège de la Mutuelle d’Assurance des Taxis Compteurs d’Abidjan (MATCA) au Plateau, la conférence de presse de l’ex-directeur général Elie Guedou Ousmane n’a finalement pas pu se tenir. Un important dispositif policier déployé sur les lieux a empêché l’événement, suscitant la colère de nombreux sociétaires venus exprimer leur soutien.
M Cheick Diakité Amadou, sociétaire. Photo: Moussa Camara
Rassemblés devant le siège de la mutuelle, ces derniers dénoncent une « éviction injustifiée » de leur ancien dirigeant. Parmi eux, Cheick Diakité Amadou, figure influente de la MATCA, a tenu à rappeler les nombreuses actions posées par Elie Guedou. « Il n’y a eu aucun détournement. Sous sa direction, la MATCA a connu un essor remarquable : cinq bâtiments acquis, une tour en construction, une radio lancée, des projets d’hôpital et de centrale d’achat, ainsi que plus de 1 000 véhicules mis à disposition des sociétaires », a-t-il déclaré devant les médias.
Les partisans de l’ex-DG pointent du doigt une transition jugée opaque et contraire aux principes de gouvernance. « Le départ d’un directeur général doit être validé par le conseil d’administration. Cela n’a pas été respecté », a affirmé un autre intervenant, se présentant comme sociétaire et délégué du Haut Conseil du Commerce.
Pour plusieurs intervenants, cette affaire aurait les allures d’un règlement de comptes. « Ce sont ceux qui profitaient du système qui aujourd’hui orchestrent cette cabale. Les accusations sont lancées, mais aucune preuve juridique n’a été présentée. On nous empêche d’entrer dans notre propre mutuelle comme si nous étions des malfaiteurs », s’est indigné Éric Diabaté, un autre sociétaire.
Les réalisations d’Elie Guedou sont mises en avant par ses soutiens comme gage de sa bonne gestion. Rénovation du siège, acquisition d’un parc automobile mutualisé, relance de projets d’infrastructures : autant d’actions que ses partisans estiment ignorées par la direction actuelle.
Certains sociétaires comparent même la situation actuelle à celle vécue par la MATCA en 2010, dénonçant des pratiques répétées et des manœuvres politiques internes. « C’est le même scénario qui se rejoue. Mais cette fois, nous ne resterons pas silencieux », a prévenu l’un d’eux.
Alors que l’affaire prend une dimension à la fois judiciaire et sociale, les sociétaires réclament plus de transparence et le strict respect des procédures internes. À ce jour, aucune preuve concrète n’a été rendue publique concernant les soupçons de détournement.
Moussa Camara