Côte d’Ivoire / Processus électoral / Les guides religieux s’engagent aux côtés de la CEI

Le président de la Commission Électorale Indépendante (CEI), M. Coulibaly Kuibiert Ibrahim, a échangé ce mercredi 16 avril 2025 avec les représentants des confessions religieuses et les ministres des cultes, lors d’une rencontre d’information organisée à l’Espace Latrille Event, à Cocody. Une initiative visant à renforcer l’implication des leaders religieux dans la préservation de la paix sociale en amont des prochaines échéances électorales.

Devant ses hôtes, le président de la CEI a tenu à clarifier plusieurs points concernant le fonctionnement de l’institution, les règles électorales, et la mise à jour du fichier électoral. Il a notamment insisté sur l’importance du respect des textes en vigueur et la constance de la CEI à appliquer les règles établies, que ce soit par la loi ou par les accords politiques.

M. Coulibaly Kuibiert Ibrahim, président de la Commission Électorale Indépendante (CEI). Photo: Sercom 

Dans son intervention, M. Kuibiert a souligné qu’une règle, une fois établie et appliquée, confère des droits qu’il est injuste de remettre en cause rétroactivement. « Lorsqu’une loi dit que l’on peut passer au feu vert, on ne peut pas, du jour au lendemain, décider que ceux qui ont traversé au feu vert ont enfreint la loi. Ce serait violer un droit acquis », a-t-il illustré.

Il a rappelé que la CEI n’a pas compétence pour faire la loi : « La Commission électorale applique les textes votés par les députés et agit en fonction des accords politiques signés par les partis. » À titre d’exemple, il a cité la création d’un poste de vice-président au sein de la CEI pour un représentant du PDCI, bien que cela ne fût pas prévu par la loi, mais accepté dans le cadre des compromis politiques.

Réagissant à certaines critiques sur le nombre supposé insuffisant d’électeurs inscrits, le président de la CEI a fourni des chiffres précis : « La population électorale potentielle se situe entre 12,5 et 13 millions. Nous avons déjà plus de 8,7 millions d’électeurs inscrits. » Il estime donc inexact de dire qu’une majorité de citoyens n’est pas enrôlée.

Il a également réaffirmé les efforts continus de la CEI pour sensibiliser la population à s’inscrire : campagnes de communication, missions sur le terrain des commissaires, partenariats avec les radios de proximité, etc. « On ne peut pas accuser la CEI de l’inaction si certains acteurs n’ont pas su mobiliser leurs partisans », a-t-il fait remarquer.

Interpellé sur la possibilité de repousser la date des élections, fixée au 15 octobre 2025, M. Kuibiert a été catégorique : « La date est constitutionnelle. Ce n’est pas la Commission électorale qui décide du calendrier électoral. » Il a invité les responsables religieux à user de leur influence auprès des autorités compétentes s’ils souhaitent voir une modification.

Concernant la rumeur sur l’expiration de son mandat, il a rappelé les dispositions de la loi de 2022 qui autorisent les membres de la CEI à rester en fonction en cas d’élection dans les 12 mois suivant la fin de leur mandat. « Ce fut le cas en 2014 et c’est encore valable aujourd’hui », a-t-il précisé.

À l’issue des échanges, les guides religieux ont réaffirmé leur volonté d’accompagner la CEI dans sa mission. Leur objectif commun : garantir un climat apaisé, propice à des élections crédibles et transparentes.

Moussa Camara