Dans une interview accordée à TV5 Monde Afrique le lundi 31 mars 2025, Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, s’est exprimé sur la situation interne de son parti, la question des élections inclusives et les ambitions du PDCI pour la présidentielle d’octobre 2025.
Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA. Photo: Archive
Le PDCI-RDA semble amorcer une période d’accalmie. Tidjane Thiam a récemment annulé les sanctions visant plusieurs militants qui avaient été suspendus, une mesure prise en amont de la réunion du bureau politique prévue le 5 avril à Yamoussoukro. Cette décision vise à renforcer la cohésion interne en préparation du scrutin présidentiel.
« Nous étions confrontés à une situation qui ne se justifiait pas. Sur 312 délégués, un seul a saisi la justice contre le parti. Dans un souci d’apaisement, j’ai donc choisi de lever la sanction pour lui permettre de participer pleinement au débat politique. »
Abordant la question de la démocratie en Côte d’Ivoire, Thiam a insisté sur l’importance d’élections ouvertes à tous : « Nous devons tourner la page des conflits passés et permettre à chacun d’être candidat. L’exemple du Sénégal montre que rien n’est figé. »
Selon lui, la clé d’une démocratie fonctionnelle réside dans la capacité à transcender les différends et à favoriser le dialogue : « Le PDCI incarne cette culture du pardon et du dialogue, transmise par le président Félix Houphouët-Boigny. En Afrique, un leader respecté est celui qui sait pardonner et non celui qui écrase ses adversaires. »
Pour Tidjane Thiam, les véritables priorités doivent être la santé et l’éducation : « L’espérance de vie en Côte d’Ivoire est de 59 ans, contre 68 ans au Sénégal, alors que notre PIB par habitant est supérieur de 50 %. Cela représente 93 000 décès prématurés chaque année. Nous devons changer cette réalité. »
Le PDCI a mis en place six groupes de travail sur des thématiques clés : paix et sécurité, capital humain, éducation, développement durable, économie et équité. « Notre objectif est de rendre la croissance bénéfique à tous, et non à une minorité. »
Rejetant toute idée de fusion, Thiam précise que la coalition mise en place vise une alternance pacifique : « Chaque parti conserve son identité. Nous voulons simplement garantir des élections libres et transparentes. »
S’exprimant sur la continuité du pouvoir en place, il déclare : « Les Ivoiriens ont le dernier mot. Veulent-ils prolonger le règne du RHDP ou ouvrir une nouvelle page ? Nous apportons des solutions concrètes pour le développement du pays. »
Enfin, Tidjane Thiam insiste sur son enracinement ivoirien : « J’ai toujours été et je resterai Ivoirien. Nos rencontres avec la population montrent un enthousiasme réel pour notre projet. Nous sommes prêts pour 2025. »
La présidentielle s’annonce donc comme un véritable test politique, où l’opposition entend jouer pleinement son rôle pour favoriser l’alternance démocratique en Côte d’Ivoire.
Moussa Camara