Côte d’Ivoire / Présidentielle 2025 / Le PPA-CI exige la dissolution de la CEI après le refus de la RLE 2025 avant les élections

Le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a tenu une conférence de presse ce mercredi 19 février 2025 au siège du parti à Abidjan. Présidée par le Professeur Sébastien Dano Djédjé, Président Exécutif du PPA-CI, cette rencontre avait pour objectif de dénoncer le refus de la Commission Électorale Indépendante (CEI) d’organiser une septième opération de révision de la liste électorale (RLE) avant l’élection présidentielle d’octobre 2025. Face à cette situation, le PPA-CI exige la dissolution de la CEI, estimant que cette décision est une entrave au processus démocratique.

Professeur Sébastien Dano Djédjé, Président Exécutif du PPA-CI. Photo: Sercom

Le PPA-CI rappelle que la sixième opération de révision de la liste électorale s’est déroulée du 19 octobre au 5 novembre 2024, conformément au décret n°2024-792 du 5 septembre 2024. Cependant, le parti avait déjà jugé cette période trop courte, compte tenu des difficultés rencontrées par de nombreux Ivoiriens pour obtenir les documents nécessaires à leur inscription. Une prolongation avait été accordée jusqu’au 17 novembre 2024, mais elle s’est révélée insuffisante pour enregistrer tous les citoyens concernés.

En conséquence, le PPA-CI comptait sur une septième opération de révision de la liste électorale en 2025, comme le prévoit l’article 6 du code électoral qui impose une mise à jour annuelle de la liste électorale. Cependant, dans une déclaration télévisée le 9 février 2025, Maître Ketty Yolande épouse Yapobi, porte-parole adjointe de la CEI, a affirmé qu’il était « totalement impossible » de réaliser une RLE en 2025, invoquant « une réalité sur le terrain ».

Pour le PPA-CI, cette justification est inacceptable. Le parti s’interroge sur les motifs réels de cette impossibilité et dénonce un manque de transparence de la part de la CEI. Selon ses responsables, ce refus pourrait entraîner l’exclusion de plus de 3,5 millions d’Ivoiriens en âge de voter, un chiffre évoqué par la CEI elle-même lors du lancement de la RLE 2024 à Guiglo.

Le PPA-CI souligne également que l’État a alloué à la CEI un financement de 27 milliards de francs CFA pour la gestion du processus électoral, et que cette institution dispose de l’expérience nécessaire pour organiser une RLE avant l’élection présidentielle, comme cela a été fait en 2015 et en 2020. Le PPA-CI estime que la CEI agit de manière partisane et que son refus s’inscrit dans une stratégie plus large du pouvoir visant à favoriser un parti au détriment des autres. Selon le parti, cette stratégie repose sur plusieurs piliers, notamment : L’élimination des adversaires politiques jugés dangereux ; Le contrôle du processus d’inscription sur la liste électorale ; L’achat des consciences ; L’instrumentalisation des institutions électorales.

Face à cette situation, le PPA-CI formule plusieurs exigences : La dissolution immédiate de la CEI, qu’il juge partiale et dangereuse pour la paix en Côte d’Ivoire ; L’organisation d’une nouvelle révision de la liste électorale avant les élections présidentielles, conformément à la loi ; La responsabilisation de la CEI et de son président, Coulibaly-Kuibiert, en cas de troubles liés à cette décision ; La sensibilisation des militants et sympathisants pour les inciter à rester mobilisés et à retirer leurs documents administratifs en vue de leur inscription future.

En somme, le PPA-CI appelle à la vigilance et à la mobilisation citoyenne pour prévenir toute tentative de manipulation du processus électoral.

La conférence de presse du PPA-CI met en lumière une crispation croissante autour du processus électoral en Côte d’Ivoire. L’exigence de transparence et d’inclusion électorale demeure un enjeu majeur à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Reste à voir si le gouvernement et la CEI tiendront compte de ces revendications ou si cette tension préfigure une nouvelle crise politique dans le pays.

Moussa Camara