Côte d’Ivoire / Les grandes rencontres du barreau / Ibrahime Coulibaly-Kuibiert : « La CEI peut organiser une élection apaisée à condition que les acteurs respectent les règles d’une élection »

Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a réaffirmé que l’institution est prête à relever le défi de l’organisation d’une élection présidentielle apaisée en octobre 2025. Il a fait ces déclarations le jeudi 23 janvier 2024, lors de sa participation à « Les grandes rencontres du barreau », un événement organisé par l’Ordre des avocats de Côte d’Ivoire. Placé sous le thème : «Processus électorale, organisation de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire : la CEI est-elle prêt à tenir le pari d’une élection apaisée ? »

Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, président de la CEI. Photo: Sercom CEI

« Ce n’est pas une question de créer une structure extérieure, mais plutôt de prendre conscience de l’intérêt national », a expliqué Coulibaly-Kuibiert. Il a souligné que le problème ne réside pas dans la personne à la tête de la Commission, mais dans les comportements des acteurs politiques et sociaux impliqués. « Ce n’est pas le président de la CEI qui est en cause, mais plutôt les conditions dans lesquelles nous évoluons », a-t-il ajouté. Selon lui, une élection apaisée est possible si toutes les parties prenantes respectent les règles établies.

Le président de la CEI a aussi précisé que « ce ne sont pas les structures, mais les hommes qui comptent ». Il a insisté sur le fait que la Commission électorale indépendante peut organiser une élection pacifique, mais cela dépend du respect des normes par les acteurs politiques et sociaux. « La CEI peut réussir à organiser une élection apaisée si chacun respecte sa part », a-t-il déclaré.

Au sujet de la composition de la CEI, Coulibaly-Kuibiert a rappelé que chaque groupe d’intérêt est représenté dans l’organe électoral : le président de la République, le ministre de l’Intérieur, le parti au pouvoir, l’opposition et la société civile. Cependant, il a critiqué le fait que ces représentants sont souvent perçus comme des personnalités désignées par les partis politiques, ce qui pourrait nuire à l’indépendance de la Commission.

Il a également évoqué le modèle sénégalais, où des responsables administratifs, comme un préfet pour l’organisation des élections et un commissaire divisionnaire pour la sécurité, sont en charge des processus électoraux, ce qui, selon lui, garantit une meilleure neutralité et organisation.

Abordant la question de la révision des listes électorales, Coulibaly-Kuibiert a précisé que cette révision n’est pas strictement encadrée par la loi, mais qu’elle doit répondre aux évolutions du corps électoral. « La révision doit tenir compte des changements survenus dans le corps électoral, et non être imposée par des impératifs électoraux », a-t-il expliqué.

Concernant la fin du mandat de la CEI actuelle, prévue pour septembre 2025, le président a précisé que, selon la loi, si la fin du mandat coïncide avec une élection dans les six mois à venir, l’équipe en place reste en fonction pour organiser les élections. La prorogation du mandat de la CEI par la loi du 23 novembre 2022 permet à l’actuelle commission d’assurer la gestion du processus électoral jusqu’à la fin des élections prévues.

Moussa Camara