Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, avec sa politique protectionniste bien établie, ouvre la voie à une période d’incertitude pour l’économie mondiale, marquée par des tensions commerciales qui auront des répercussions considérables sur des acteurs économiques majeurs tels que la Chine, les États-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Ces pays, représentant 51 % du tourisme émetteur à l’horizon 2030, pourraient jouer un rôle déterminant dans la reprise du secteur touristique post-COVID.
Donald Trump, président des USA. Photo : Z.B
En effet, la Chine, avec 251 millions de touristes prévus, l’Allemagne (151 millions), les États-Unis (146 millions) et le Royaume-Uni (130 millions) totaliseraient à eux seuls 678 millions de touristes, soit plus de la moitié du volume mondial estimé à 1,328 milliard de voyageurs. Cette situation pourrait compromettre les perspectives de croissance du tourisme mondial, un secteur particulièrement vulnérable aux fluctuations économiques globales, avec des projections désormais moins optimistes pour les années à venir.
Les premières analyses des indicateurs économiques mondiaux, qui intègrent l’évolution du PIB mondial, des exportations internationales et des arrivées touristiques, font ressortir des dynamiques contrastées sur les deux dernières décennies. La période Obama (2009-2016) a été marquée par une forte reprise économique après la crise financière, favorisant une croissance des exportations et des arrivées touristiques. Le mandat de Trump (2017-2020), axé sur le protectionnisme, a freiné ces dynamiques, perturbant les échanges commerciaux mondiaux, tandis que la présidence Biden a permis un rebond post-pandémique rapide, bien que limité par des ralentissements externes, notamment en Chine. À l’heure où le protectionnisme semble redéfinir l’ordre économique mondial, il est essentiel que le secteur du tourisme se prépare à naviguer dans un environnement plus complexe, entre risques de stagnation et de croissance modérée.
I L’Économie Mondiale entre Protectionnisme et Crises Sociales
Dans un article intitulé « Le prix du protectionnisme de Donald Trump », publié par le Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII), Antoine Bouët, Directeur du CEPII, Leysa Maty Sall et Yu Zheng, économistes au sein de la même institution, analysent les conséquences des mesures protectionnistes que Donald Trump, réélu président des États-Unis en 2024, prévoit de mettre en œuvre. Cette politique, caractérisée par des droits de douane universels de 10 % et de 60 % sur les produits chinois, vise à protéger l’industrie américaine, mais pourrait perturber l’économie mondiale en réduisant les échanges commerciaux de 3,3 % et en faisant baisser le PIB global de 0,5 %.
Evolution des Arrivées Touristiques Internationales | |||||||||||||
PERIODE OBAMA | PERIODE TRUMP | ||||||||||||
2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | |
930 | 892 | 952 | 997 | 1043 | 1094 | 1141 | 1195 | 1239 | 1400 | 1460 | 398 | ||
Var | -4% | 7% | 5% | 5% | 5% | 4% | 5% | 4% | 7% | 6% | 4% | -73% | |
Evolution moyenne 2008-2016 | 4% | Evolution M 2017-2020 | -23% | ||||||||||
Evolution moyenne 2009-2016 | 6% | Evolution M 2017-2019 | 5% |
PERIODE BIDEN | |||
2021 | 2022 | 2023 | 2024 |
415 | 917 | 1300 | 1489 |
4% | 121% | 42% | 15% |
Evolution M 2021-2024 | 86% | ||
Evolution M 2022-2024 | 31% |
Les économistes avertissent des dangers d’une guerre commerciale généralisée, affectant notamment les États-Unis, la Chine et l’Europe, tout en augmentant les incertitudes économiques mondiales et la volatilité des marchés. La politique tarifaire de Donald Trump cible principalement la Chine, avec des droits de douane renforcés qui nuiraient aux exportations chinoises tout en perturbant les chaînes d’approvisionnement mondiales. Cette guerre commerciale prolongée risquerait de provoquer des représailles de la part de Pékin, aggravant ainsi les tensions économiques mondiales.
Dans ce contexte, des acteurs économiques majeurs, comme l’Union européenne, seraient contraints d’ajuster leurs alliances stratégiques. La volatilité accrue des marchés, en particulier ceux des matières premières, pourrait accentuer la fragmentation des flux commerciaux mondiaux, rendant encore plus complexe l’équilibre économique international.
Cette dynamique aura des répercussions particulières sur l’Allemagne, moteur économique de l’Europe, qui traverse une période marquée par une récession prolongée et des bouleversements politiques internes. Le renvoi du ministre des Finances, Christian Lindner, a fragilisé la coalition au pouvoir, suggérant la possibilité d’élections anticipées en 2025. Sur le plan économique, des géants industriels comme Volkswagen voient une baisse de la demande pour les véhicules électriques, ce qui a conduit à la fermeture de plusieurs usines. Dans ce contexte, la politique protectionniste américaine pourrait aggraver cette situation pour une économie déjà fortement dépendante des exportations. Néanmoins, l’Allemagne dispose de certains atouts, notamment dans la transition énergétique et l’innovation, qu’elle devra mobiliser pour maintenir sa compétitivité dans un environnement mondial de plus en plus incertain.
La politique de Trump pourrait également fragiliser la balance commerciale du Royaume-Uni, en restreignant l’accès de ses exportations au marché américain. Cette situation risquerait d’introduire de nouvelles barrières tarifaires, d’entraver les investissements américains et de raviver l’inflation, compliquant ainsi la reprise économique du pays. Entre 2009 et 2024, les exportations britanniques ont été influencées par les politiques économiques des administrations américaines. Sous Obama (2009-2016), elles ont progressé de 2,8 % grâce à une politique de libre-échange. Sous Trump (2017-2020), cette tendance s’est inversée avec une baisse de 2,8 % en raison des mesures protectionnistes, tandis qu’avec Biden (2021-2024), les exportations ont rebondi de 5,5 %, sous l’effet d’une politique commerciale plus ouverte.
Dans ce contexte mondial perturbé, la France traverse également une crise politique majeure. Le 5 décembre 2024, Michel Barnier démissionne après le renversement de son gouvernement par une motion de censure historique, exacerbant l’instabilité politique du pays. Cette crise, déclenchée suite a l’usage de l’article 49.3 pour une loi budgétaire, a des répercussions économiques significatives, notamment une hausse des taux d’emprunt et un affaiblissement des finances publiques, selon Moody’s. Le secteur touristique, prioritaire pour l’économie française, souffrirait des effets de cette instabilité, risquant de dissuader les visiteurs étrangers et de limiter les investissements en infrastructures.
Par ailleurs, le tourisme émetteur est également impacté, les Français voyant leur pouvoir d’achat réduit, ce qui limite les voyages à l’étranger et affecte les agences de voyages. Une résolution rapide de cette crise politique s’avère essentielle pour limiter ces impacts économiques.
II Vingt Ans de PIB Mondial sous Influence Américaine.
Depuis 2008, l’économie mondiale a traversé des crises majeures qui ont profondément influencé son évolution, notamment la crise financière de 2008 et la pandémie de COVID-19. Sous Barack Obama, des politiques de relance ambitieuses, telles que des programmes de soutien aux entreprises et des investissements dans les infrastructures, ont permis une reprise progressive après la récession de 2008. Le PIB mondial a rebondi dès 2010 avec une croissance de 5,36 %, poursuivant son redressement avec des taux oscillant entre 3,26 % et 4,35 % tout au long de ses deux mandats. Cette période a marqué une sortie durable de la récession, consolidant les bases d’une croissance économique plus stable.
Avec l’arrivée de Donald Trump en 2017, l’économie mondiale a connu une phase initiale de stabilité grâce à des politiques protectionnistes et des réductions fiscales. Ces mesures ont soutenu une croissance de 3,82 % en 2017 et de 3,63 % en 2018, avant un ralentissement à 2,84 % en 2019. Cependant, la pandémie de COVID-19 en 2020 a entraîné une récession mondiale brutale, avec une contraction de -2,69 % du PIB. Cette crise sanitaire a perturbé les chaînes d’approvisionnement et limité les échanges internationaux, affaiblissant les performances économiques globales malgré les efforts de relance.
Periode OBAMA | ||||||||
2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | |
Monde | 12584514 | 15300574 | 18334550 | 18509912 | 18962792 | 19012850 | 16565898 | 16050224 |
Monde | 22% | 20% | 1% | 2% | 0% | -13% | -3% | |
Evolution moyenne 2009 2016 | 4% | |||||||
Amérique du Nord | 1601883 | 1964302 | 2283428 | 2372077 | 2417940 | 2493768 | 2293208 | 2214972 |
Amérique du Nord | 23% | 16% | 4% | 2% | 3% | -8% | -3% | |
Evolution moyenne 2009 2016 | 5% | |||||||
Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes | 474236 | 591885 | 759374 | 747596 | 728436 | 681458 | 536849 | 510443 |
Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes | 25% | 28% | -2% | -3% | -6% | -21% | -5% | |
Evolution moyenne 2009 2016 | 1% | |||||||
Chine | 1201612 | 1577754 | 1898381 | 2048714 | 2209005 | 2342293 | 2273468 | 2097632 |
Chine | 31% | 20% | 8% | 8% | 6% | -3% | -8% | |
Evolution moyenne 2009 2016 | 11% | |||||||
États-Unis d’Amérique | 1056043 | 1278495 | 1482508 | 1545703 | 1579593 | 1620532 | 1502572 | 1451011 |
États-Unis d’Amérique | 21% | 16% | 4% | 2% | 3% | -7% | -3% | |
Evolution moyenne 2009 2016 | 5% | |||||||
Europe | 5102192 | 5708669 | 6728447 | 6540506 | 6859394 | 6878129 | 6011438 | 5993485 |
Europe | 12% | 18% | -3% | 5% | 0% | -13% | 0% | |
Evolution moyenne 2009 2016 | 2% | |||||||
Fédération de Russie | 303388 | 400630 | 522011 | 529256 | 521836 | 496807 | 341419 | 281710 |
32% | 30% | 1% | -1% | -5% | -31% | -17% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | -1% | |||||||
France | 484781 | 523767 | 596473 | 568708 | 580963 | 581393 | 506264 | 501179 |
8% | 14% | -5% | 2% | 0% | -13% | -1% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | 0% | |||||||
G-20 | 9669558 | 11690072 | 13902333 | 13814969 | 14198820 | 14390229 | 12739755 | 12363378 |
21% | 19% | -1% | 3% | 1% | -11% | -3% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | 4% | |||||||
G-7 | 4322745 | 5085923 | 5861122 | 5749770 | 5844061 | 5903227 | 5292866 | 5194181 |
18% | 15% | -2% | 2% | 1% | -10% | -2% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | 3% | |||||||
Italie | 406909 | 447301 | 523258 | 501306 | 518268 | 529797 | 456990 | 461737 |
10% | 17% | -4% | 3% | 2% | -14% | 1% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | 2% | |||||||
Japon | 580719 | 769774 | 823184 | 798568 | 715097 | 690203 | 624921 | 645052 |
33% | 7% | -3% | -10% | -3% | -9% | 3% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | 2% | |||||||
Pays-Bas | 497891 | 574251 | 667101 | 655374 | 671556 | 672410 | 570442 | 570606 |
15% | 16% | -2% | 2% | 0% | -15% | 0% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | 2% | |||||||
Royaume-Uni | 358158 | 420182 | 510380 | 478780 | 546755 | 510789 | 465850 | 410856 |
17% | 21% | -6% | 14% | -7% | -9% | -12% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | 2% | |||||||
Union européenne | 4261353 | 4767971 | 5587162 | 5342467 | 5535309 | 5653032 | 4929053 | 4969739 |
12% | 17% | -4% | 4% | 2% | -13% | 1% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | 2% | |||||||
Union européenne | 1653537 | 1901000 | 2260831 | 2275655 | 2363804 | 2385603 | 2080189 | 2065528 |
15% | 19% | 1% | 4% | 1% | -13% | -1% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | 4% | |||||||
Union européenne | 2607816 | 2866971 | 3326331 | 3066811 | 3171505 | 3267429 | 2848864 | 2904211 |
10% | 16% | -8% | 3% | 3% | -13% | 2% | ||
Evolution moyenne 2009 2016 | 2% |
Periode TRUMP | Peridoe BIDEN | ||||||
2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | |
17737819 | 19548033 | 19008137 | 17649691 | 22300176 | 24892708 | 23813309 | |
11% | 10% | -3% | -7% | 26% | 12% | -4% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | 0% | Evolution moyenne 2021 2023 | 3% | ||||
2376394 | 2567033 | 2552617 | 2232950 | 2757275 | 3241929 | 3182597 | |
7% | 8% | -1% | -13% | 23% | 18% | -2% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | -6% | Evolution moyenne 2021 2023 | 8% | ||||
580395 | 626211 | 589035 | 533812 | 715030 | 837380 | 805513 | |
14% | 8% | -6% | -9% | 34% | 17% | -4% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | -8% | Evolution moyenne 2021 2023 | 6% | ||||
2263346 | 2486695 | 2499457 | 2589952 | 3316022 | 3544434 | 3379255 | |
8% | 10% | 1% | 4% | 28% | 7% | -5% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | 14% | Evolution moyenne 2021 2023 | 1% | ||||
1546273 | 1663982 | 1643161 | 1424935 | 1754300 | 2065157 | 2020606 | |
7% | 8% | -1% | -13% | 23% | 18% | -2% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | -8% | Evolution moyenne 2021 2023 | 8% | ||||
6557685 | 7183680 | 6980083 | 6543026 | 8012167 | 8717152 | 8704433 | |
9% | 10% | -3% | -6% | 22% | 9% | 0% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | 0% | Evolution moyenne 2021 2023 | 4% | ||||
352943 | 443914 | 419721 | 333530 | 494161 | 592075 | 424222 | |
25% | 26% | -5% | -21% | 48% | 20% | -28% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | -6% | Evolution moyenne 2021 2023 | -7% | ||||
535298 | 582222 | 570951 | 488637 | 585021 | 620461 | 648569 | |
7% | 9% | -2% | -14% | 20% | 6% | 5% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | -9% | Evolution moyenne 2021 2023 | 5% | ||||
13620492 | 14941192 | 14586696 | 13569580 | 17043689 | 18877708 | 18240318 | |
10% | 10% | -2% | -7% | 26% | 11% | -3% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | 0% | Evolution moyenne 2021 2023 | 4% | ||||
5597172 | 6033165 | 5855648 | 5227565 | 6326230 | 6898871 | 6871659 | |
8% | 8% | -3% | -11% | 21% | 9% | 0% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | -7% | Evolution moyenne 2021 2023 | 4% | ||||
507418 | 549526 | 537718 | 499792 | 615635 | 658557 | 676993 | |
10% | 8% | -2% | -7% | 23% | 7% | 3% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | -2% | Evolution moyenne 2021 2023 | 5% | ||||
698329 | 738143 | 705564 | 641319 | 756032 | 746835 | 717261 | |
8% | 6% | -4% | -9% | 18% | -1% | -4% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | -8% | Evolution moyenne 2021 2023 | -3% | ||||
652065 | 726697 | 708596 | 674602 | 840032 | 964764 | 936392 | |
14% | 11% | -2% | -5% | 25% | 15% | -3% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | 3% | Evolution moyenne 2021 2023 | 6% | ||||
440997 | 486439 | 460026 | 399529 | 470508 | 532982 | 521040 | |
7% | 10% | -5% | -13% | 18% | 13% | -2% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | -9% | Evolution moyenne 2021 2023 | 5% | ||||
5466719 | 5992950 | 5825391 | 5475896 | 6649813 | 7166997 | 7229259 | |
10% | 10% | -3% | -6% | 21% | 8% | 1% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | 0% | Evolution moyenne 2021 2023 | 4% | ||||
2253396 | 2431917 | 2386382 | 2209543 | 2577312 | 2701639 | 2762987 | |
9% | 8% | -2% | -7% | 17% | 5% | 2% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | -2% | Evolution moyenne 2021 2023 | 4% | ||||
3213323 | 3561033 | 3439009 | 3266353 | 4072501 | 4465358 | 4466272 | |
11% | 11% | -3% | -5% | 25% | 10% | 0% | |
Evolution moyenne 2017 2020 | 2% | Evolution moyenne 2021 2023 | 5% |
Sous la présidence de Joe Biden, à partir de 2021, l’économie mondiale a montré une résilience remarquable. Face à la récession liée à la pandémie, son administration a adopté des plans de relance massive, stimulant une croissance record de 6,47 % en 2021. Bien que la dynamique se soit ralentie avec des croissances de 3,46 % en 2022 et de 3,21 % en 2023, le PIB mondial s’est stabilisé à 3,18 % en 2024. Ces efforts ont permis de revitaliser les secteurs les plus touchés par la pandémie, avec une moyenne de croissance annuelle de 4,08 %, renforçant la reprise économique mondiale.
Pour le second mandat de Donald Trump prévu entre 2025 et 2029, les prévisions économiques s’orientent vers une croissance modérée mais stable, avec des taux oscillant entre 3,23 % et 3,09 %. L’absence de grandes crises économiques et de réformes fiscales majeures devrait favoriser une croissance régulière, bien que moins rapide que sous les présidences précédentes. Ce mandat, centré sur des politiques stables, pourrait consolider les acquis économiques tout en maintenant une trajectoire prudente de développement global.
III/ Exportations mondiales de 2008 à 2023 : La dynamique contrastée des présidences Obama, Trump et Biden
Depuis 2008, les exportations mondiales ont reflété les dynamiques économiques des mandats présidentiels successifs. Sous Barack Obama, la reprise après la crise financière a impulsé une croissance moyenne de 4 % des exportations mondiales, atteignant un sommet en 2014 avant un léger repli. La Chine a connu une expansion impressionnante de 11 %, tandis que l’Amérique du Nord et l’Europe ont affiché des progressions plus modestes, respectivement de 5 % et 2 %. Cette période a été marquée par une hausse soutenue des échanges internationaux, notamment grâce à la demande mondiale et à l’essor industriel chinois.
La présidence de Donald Trump, en revanche, a marqué un tournant avec une stagnation des exportations, principalement en raison de la guerre commerciale avec la Chine et de la pandémie de COVID-19. Après une forte hausse initiale en 2017 et 2018, les exportations mondiales ont chuté, enregistrant une croissance moyenne proche de zéro sur l’ensemble du mandat. Si la Chine a maintenu une certaine résilience avec une croissance de 14 %, l’Europe et l’Amérique du Nord ont été plus durement touchées, subissant des baisses significatives en raison des tensions commerciales et des restrictions liées à la pandémie.
Sous Joe Biden, la reprise économique post-pandémie a entraîné un rebond des exportations, avec une croissance moyenne de 3 % entre 2021 et 2023. L’Europe a enregistré une reprise notable à 4 %, portée par la levée des restrictions sanitaires, tandis que l’Amérique du Nord a bénéficié d’une augmentation de 8 % grâce à la demande accrue dans les secteurs clés. En revanche, la Chine, bien qu’encore dominante, a vu son rythme de croissance ralentir à 1 %, illustrant les défis persistants liés aux tensions commerciales et aux politiques sanitaires. Cette période a montré une relance globalement dynamique, bien que limitée par des obstacles structurels et géopolitiques.
Evolution des Arrivées Touristiques Internationales | ||||||||||||||||||
PERIODE OBAMA | PERIODE TRUMP | PERIODE BIDEN | ||||||||||||||||
2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | ||
930 | 892 | 952 | 997 | 1043 | 1094 | 1141 | 1195 | 1239 | 1326 | 1400 | 1460 | 398 | 415 | 917 | 1300 | 1489 | ||
Var | -4% | 7% | 5% | 5% | 5% | 4% | 5% | 4% | 7% | 6% | 4% | -73% | 4% | 121% | 42% | 15% | ||
Evolution moyenne 2008-2016 | 4% | Evolution M 2017-2020 | -23% | Evolution M 2021-2024 | 86% | |||||||||||||
Evolution moyenne 2009-2016 | 6% | Evolution M 2017-2019 | 5% | Evolution M 2022-2024 | 31% |
Les prévisions pour le second mandat de Donald Trump (2025-2029) suggèrent une reprise modérée des exportations mondiales. Les tensions commerciales devraient continuer d’influencer la croissance, mais les exportations devraient rester stables, avec des prévisions de croissance variant autour de 2 à 3 % par an. L’Amérique du Nord pourrait profiter d’une demande accrue dans certains secteurs technologiques et énergétiques, tandis que la Chine, bien que toujours un acteur clé du commerce mondial, pourrait voir sa croissance ralentir davantage en raison des politiques économiques internes et des relations internationales tendues. Cette stabilité modérée pourrait néanmoins offrir un environnement moins volatil, favorable à une croissance régulière, mais sans les dynamiques de croissance rapide observées sous Obama.
IV L’Évolution Contrastée du Tourisme Mondial (2008-2024) : Entre Crises et Rebond Post-Pandémique
Entre 2009 et 2024, le tourisme mondial a connu des évolutions marquées par des facteurs économiques et sanitaires. Sous la présidence de Barack Obama, le secteur a progressé de manière régulière, malgré une baisse en 2009 en raison de la crise financière. Les arrivées internationales sont passées de 930 millions en 2008 à 1.239 millions en 2016, avec une croissance moyenne annuelle de 4 à 7 %, soutenue par une reprise économique mondiale.
La période Trump (2017-2020) a été marquée par une croissance modérée jusqu’en 2019, suivie d’une chute brutale de 73 % en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19. Le volume des arrivées est passé de 1 326 millions en 2017 à 398 millions en 2020. Sur l’ensemble de la période 2017-2020, la croissance annuelle moyenne a été de -23 %, mais avant la crise sanitaire, la croissance annuelle était d’environ 5 %.
Sous Joe Biden, le tourisme mondial a connu un rebond spectaculaire. En 2022, les arrivées ont atteint 917 millions, soit une augmentation de 121 %, et en 2024, 1 489 millions, avec une croissance annuelle moyenne de 86 %. Cependant, après 2022, la croissance a ralenti à 31 % par an, marquant un retour à des niveaux plus durables après l’euphorie initiale post-pandémique.
Avec la réélection de Donald Trump lors des élections de novembre 2024, son mandat débutant en janvier 2025, des prévisions économiques suggèrent une reprise modérée pour le secteur touristique. Les exportations mondiales devraient croître de 4 % par an, et le PIB mondial pourrait augmenter de 3,2 % durant cette période. Ces facteurs pourraient influencer positivement la croissance du tourisme, bien que les relations internationales complexes et les politiques restrictives pourraient freiner une reprise aussi rapide que celle observée sous Biden.
Zoubir BOUHOUTE