Plus d’un millier d’entrepreneurs et investisseurs africains et européens se sont retrouvés début décembre à Aix-en-Provence, en France, pour réseauter et développer des réseaux d’affaires entre les deux continents.
Hasmiyou Diop, HR & recruitment advisor chez Hadina Rimtic. Photo A. Hervé
Renforcer les liens entre l’Europe et l’Afrique en matière d’innovation et d’investissement. Voilà le rôle que ce donne Emerging Valley depuis 2017. Ce sommet international sponsorisé par la région Provence Alpes Côte d’Azur et la ville de Marseille a accueilli plus d’un millier d’entrepreneurs, investisseurs d’une cinquantaine de pays et plus de 100 startups lors de la huitième édition qui s’est tenu mardi 3 décembre à Aix-en-Provence, près de Marseille en France.
Nadia Knouz, consultante chez Fanaka & Co. Photo A. Hervé
Parmi les jeunes entrepreneurs africains Elvis Kouacou est là pour « faire du networking, créer des liens d’affaires et trouver des partenaires » dans le cadre de son métier d’expert forestier pour sa société Dronek. « Nous cartographions les forêts avec nos drones pour aider à la production durable de cacao », explique le jeune Ivoirien basé à Abidjan.
Recherche de partenariats et d’investisseurs
Maimouna Bah, directrice générale associée de Sogis group. Photo A. Hervé
Comme une vingtaine d’autres jeunes entrepreneurs du continent, Elvis, 39 ans, a été invité par l’agence belge de développement Enabel. C’est aussi le cas Maimouna Bah. Cette entrepreneuse guinéenne dirige une vingtaine de salariés dans la société Sogis basée à Conakry. « Nous vendons des intrants agricoles, développons des applications et œuvrons pour le traitement des eaux propres et usées », explique Maimouna. Mais la jeune femme est surtout venue à Aix-en-Provence pour promouvoir un projet agricole au profit des femmes de son pays. « Nous produisons du manioc, dit-elle. Et nous avons besoin de monter une usine de transformation pour le marché interne et l’exportation. C’est pourquoi, ici, je recherche des partenaires et investisseurs ».
Cette mise en relation est pleinement dans le rôle d’Emerging Valley. « Nous sommes devenu au fil des années un rendez-vous stratégique qui connecte les écosystèmes européens, méditerranéens et africains, explique Samir Abdelkrim, fondateur d’Emerging Valley. Nous offrons des solutions concrètes pour façonner l’avenir de l’innovation tech mondiale. »
Des passerelles entre les pays
Luttera Bikou, co-fondateur d’Universcitiz. Photo A. Hervé
Un discours connecté qui n’est pas pour déplaire à Luttera Bikou. Ce jeune congolais co-fondé Universcitiz. Basée à Paris, ouvrant une filiale à Dakar et œuvrant dans plusieurs pays africains, cette start-up accompagne les lycéens du continent dans leur orientation scolaire et professionnels. « Nous pallions au manque de conseillers d’orientation, explique Luttera. Nous avons par exemple des partenariats avec deux lycées ivoiriens et travaillons avec l’ISC Paris ou l’Ecole de management de Normandie ».
Tenon Coulibaly, gérant de Digital Smart Trash. Photo A. Hervé
Yassine Khelifi, gérant de Bioheat. Photo A. Hervé
Ces passerelles entre les pays, Camann Mangopi (OVH Cloud), Abdourahamana Ly (kaazoroon.com), Emmanuel Ngabo (Keziaa solutions), Tenon Coulibaly (Digital smart trash), Yassine Khelifi (Bioheat), Hakima bouakba (Green Work Space), Hasmiyou Diop (Hadina Rimtic) ou Nadia Knouz (Fanaka & Co) les connaissent bien.
Camann Mangopi, regional account manager AMEA chez OVH Cloud. Photo A. Hervé
Tout comme l’ex-ministre Elisabeth Moreno. « L’Europe a un rôle fondamental à jouer dans le développement des start-up africaines, plaide désormais la présidente de Ring Capital. Mais cela doit être fait dans un partenariat gagnant/gagnant. On ne peut pas venir d’Europe et mieux savoir que les Africains ce qu’il faut faire sur le continent. Le développement doit être fait en cocréation. » Et il y a du potentiel. En 2050, près d’un terrien sur trois sera africain.
Antoine Hervé