Le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a présidé ce jeudi 28 novembre 2024, l’ouverture de la 11ᵉ Conférence des Instances de Régulation de la Communication d’Afrique (CIRCAF) au Novotel d’Abidjan-Plateau. Organisée sous l’égide du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (RIARC), cette rencontre de haut niveau se tient sous le thème : « La Régulation de l’Intelligence Artificielle (IA) dans le secteur de la Communication audiovisuelle et numérique en Afrique ».
Photo: Le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly
Dans son discours d’ouverture, le ministre a exprimé les inquiétudes croissantes quant à l’impact de l’Intelligence Artificielle (IA) sur le secteur de la communication, particulièrement sa capacité à induire en erreur les citoyens par la production de fausses informations et la manipulation d’images ou de contenus. Il a également souligné les défis que représente la régulation de ces nouvelles technologies pour les instances africaines.
Cet événement, qui réunit des régulateurs des médias audiovisuels de tout le continent, se veut un cadre de réflexion sur les enjeux sociétaux, économiques et culturels liés à l’intégration de l’IA dans la communication. Selon Amadou Coulibaly, bien que l’IA offre des opportunités indéniables, elle constitue aussi un risque majeur pour la stabilité sociale, notamment en période électorale où la désinformation peut être une source de désordre et de violences.
Le ministre a appelé les participants à élaborer des propositions concrètes en vue de l’établissement d’un cadre réglementaire commun pour encadrer l’utilisation de l’IA dans le domaine de la communication. Cette régulation devra, selon lui, préserver la liberté d’expression et de création tout en favorisant une utilisation responsable de ces technologies.
Photo: Le ministre a rappelé les progrès réalisés dans le cadre de la coopération régionale, notamment l’adoption de la Déclaration d’Abidjan en avril 2024
Le ministre a rappelé les progrès réalisés dans le cadre de la coopération régionale, notamment l’adoption de la Déclaration d’Abidjan en avril 2024, qui vise à renforcer le dialogue entre les régulateurs et les grandes plateformes en ligne. Cette initiative, soutenue par le Réseau Francophone des Régulateurs des Médias (REFRAM) et le RIARC, marque une étape importante dans la construction d’un cadre harmonisé pour une communication numérique responsable.
Amadou Coulibaly a également salué le leadership de Madame Latifa Akharbach, présidente de la HACA du Maroc et du RIARC, pour son engagement dans la gestion des problématiques complexes liées à la régulation audiovisuelle en Afrique.
Photo: Me René Bourgoin, président de l’Autorité de Régulation de la Communication Audio-visuel ( HACA)
Me René Bourgoin, président de l’Autorité de Régulation de la Communication Audio-visuel ( HACA), a chaleureusement accueilli les participants tout en exprimant sa gratitude au Premier ministre ivoirien pour son soutien à l’organisation de cette conférence, marquée par la participation de 26 pays sur les 37 membres du RIARC.
La conférence a rassemblé un large éventail de participants : régulateurs, experts universitaires, représentants de plateformes numériques, ainsi que des délégations officielles, notamment de pays comme l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Rwanda et Djibouti, présents pour la première fois en Côte d’Ivoire.
Dans son discours, Me René Bourgoin a mis en lumière les enjeux liés à l’essor de l’IA, un outil omniprésent dans le secteur audiovisuel. « Qu’il s’agisse de l’écriture de scénarios, de la création d’images, de sons ou d’effets spéciaux, aucun maillon de la chaîne de production audiovisuelle n’échappe à cette technologie », a-t-il souligné.
Photo: Durant les trois jours de travaux, les participants devront formuler des recommandations destinées à poser les bases d’un cadre juridique adapté à la régulation de l’IA
Durant les trois jours de travaux, les participants devront formuler des recommandations destinées à poser les bases d’un cadre juridique adapté à la régulation de l’IA. Ces conclusions seront soumises au Président de la République, Alassane Ouattara, qui, selon le ministre, accorde une attention particulière au développement des médias audiovisuels et à la préservation des libertés de communication.
Avec cette conférence, la Côte d’Ivoire réaffirme son rôle de leader en matière de réflexion sur les questions de régulation dans un secteur en constante évolution, marqué par les défis de l’ère numérique.
Moussa Camara