Le 25 novembre 2024 a marqué l’ouverture de la 12e édition du Forum de la CGECI Academy, à Abidjan, sous le thème « Quelle industrie des services pour stimuler la croissance de l’économie africaine ? ». Cet événement de grande envergure a rassemblé une pléiade de figures du monde politique et économique, dont le président ivoirien Alassane Ouattara.
Parmi les personnalités présentes, la Directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Dr Ngozi Okonjo-Iweala, ancienne ministre nigériane de l’Économie, a été l’invitée d’honneur et la conférencière principale. Elle a partagé son expertise sur les enjeux mondiaux et africains du commerce et du développement.
Dans son discours inaugural, le ministre ivoirien du Commerce, Souleymane Diarrassouba, a mis en lumière les perspectives de croissance du continent africain, estimée à 3,8 % en 2024, avec des prévisions de 4 % en 2025. Il a rappelé que l’Afrique détient des ressources naturelles stratégiques, représentant 90 % des réserves mondiales de cuivre, de coltan et de cobalt, ainsi qu’une part significative des réserves d’or, de diamants et d’uranium. Cependant, il a pointé un problème crucial : l’exportation de ces ressources principalement sous forme brute, ce qui empêche le continent de tirer pleinement parti de la valeur ajoutée.
Pour surmonter cette difficulté, le ministre a évoqué l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui promeut une industrialisation du continent afin de renforcer son secteur manufacturier. Toutefois, ce modèle reste fragile face aux perturbations potentielles des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Le vice-président ivoirien, Tiémoko Meyliet Koné, a souligné une autre voie pour stimuler l’économie : les industries de services. Selon lui, le développement des services à forte valeur ajoutée, notamment dans les secteurs financiers et créatifs, constitue un levier stratégique pour diversifier les économies africaines et renforcer leur compétitivité.
« Il est essentiel d’exploiter les services pour créer des emplois et bâtir des économies africaines plus résilientes », a-t-il insisté. Il a également exhorté les participants à réfléchir aux moyens d’utiliser les services comme moteur de transformation économique, loin de la dépendance excessive aux secteurs primaires.
Pour sa part, Hamed Cissé, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), a rendu hommage à Dr Ngozi Okonjo-Iweala pour sa contribution exceptionnelle au développement économique de l’Afrique et à la promotion d’un commerce international inclusif. Il a également exposé le programme ambitieux des deux jours de discussions du forum, qui couvriront des thématiques telles que les services financiers, l’entrepreneuriat féminin et l’inclusion sociale.
« Bien que les industries de services connaissent une certaine croissance, elles demeurent largement sous-exploitées en Afrique. Il est grand temps de les valoriser pleinement », a conclu Hamed Cissé.
Ce forum constitue une plateforme de réflexion et d’échanges cruciaux pour imaginer des solutions innovantes face aux défis économiques du continent. Il s’inscrit ainsi dans une dynamique visant à faire des services un moteur clé de la transformation économique en Afrique.
Moussa Camara