Des habitants du villages d’Akrou dans la commune de Jacqueville avaient barricadé, le vendredi 18 octobre dernier, la voie pour empêcher toute circulation en guise de protestation contre l’arrêté numéro 016/P-JV/CAB du 10 octobre 2024 pris par le Préfet de Jacqueville, Madame Félicité Kra épouse Oula, portant nomination pour 6 mois d’un chef intérimaire ce village.
Photo : Images du mouvement de protestation des habitants d’Akrou, village de Jacqueville, le vendredi 18 octobre dernier.
Depuis ce mouvement de protestation, selon une source au sein du village, c’est la traque des meneurs. En effet, aux dires de notre source, des éléments de la police en civil ont quadrillé le village à la recherche de Gervais Tekry, reconnu par les protestataires comme le chef du village, et ses partisans pour les mettre aux arrêts.
Se faisant passer pour acheteurs de terrains, ces policiers, en à croire des villageois, tentent de débusquer ces meneurs de leur cachette. Selon ces protestataires, cette traque est l’œuvre de l’administratrice qu’ils accusent de vouloir laver l’affront qu’elle a subi à travers leur mouvement de protestation. Actuellement, l’atmosphère est au chat et à la souris au sein de ce village, doublée d’une psychose de traque sur ce village.
Il faut indiquer que les rapports entre Madame le Préfet, en poste à Jacqueville depuis 2018, et les populations d’Akrou, n’ont quasiment jamais été cordiaux.
En 2020, elle avait dissous le Comité de gestion géré par Gervais Tekry, un organe pourtant établi par le village de façon consensuelle et certifiée par son prédécesseur pour la paix et la cohésion dans le village. Les populations ont acquiescé sans se révolter. Le 21 août 2021, plus de 300 policiers et gendarmes avaient investi le village et battu les populations acquises à la cause de Gervais Tekry qui manifestaient au sein du village contre la mise en place d’un autre Comité de gestion contrôlé par la partie adverse.
Photo : Images du mouvement de protestation des habitants d’Akrou, village de Jacqueville, le vendredi 18 octobre dernier.
25 personnes, y compris le président des jeunes, avaient été arrêtése et conduites à la maison d’arrêt de Dabou, puis jugées et relâchées environ une semaine après.
Récemment, un des campements d’Akrou, dénommé « Bapo », était en train d’être érigé en village à l’insu du village tutélaire, sur instigation de Madame le Préfet. Il eût fallu une forte opposition de la jeunesse du village à la consultation populaire de nomination de chef de village pour que le projet avorte.
L’administratrice a été soupçonnée d’être derrière une plainte auprès du substitut du Procureur de Dabou pour faire arrêter Gervais Tekry et ses partisans. Le Procureur, ayant pris la peine d’écouter chaque camp, a finalement classé l’affaire sans suite.
C’est finalement son arrêté de nomination d’un chef intérimaire pour 6 mois, avec la désignation du chef de file du camp adverse, qui a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Mais avant, il y a eu la négociation avec le courrier d’opposition, l’envoi des élus locaux et le secrétaire général de préfecture vers elle. Sans succès ! Depuis, Gervais Akadje Tekry et ses partisans sont dans son collimateur.
Et on parle désormais de traque policière contre les meneurs du mouvement de protestation contre contre l’arrêté préfectoral.
Romaric N. Foua