Lors d’une conférence de presse tenue à la Maison du PDCI-RDA ce mardi 29 octobre 2024 à Cocody, Soumaïla Kouassi Bredoumy, porte-parole du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), a réitéré que des extraits de naissance sont demandés dans certains centres d’enrôlement pour la révision de la liste électorale, en dépit des déclarations contraires du président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert. Selon M. Bredoumy, cette pratique persiste particulièrement dans les zones de l’intérieur du pays, générant des difficultés pour les citoyens souhaitant s’inscrire.
La conférence a également abordé la candidature de Jean-Louis Billon pour la présidentielle de 2025. M. Bredoumy a soulevé des questions sur la nature de cette candidature, se demandant s’il s’agit d’une intention personnelle ou d’une véritable volonté de représenter le PDCI-RDA, alors que le parti n’a pas encore ouvert officiellement les candidatures.
« La Côte d’Ivoire a rendez-vous avec son destin en 2025, et j’y serai », a déclaré M. Billon, réaffirmant son ambition de se lancer dans la course électorale, malgré les procédures de désignation interne encore en discussion au sein du parti.
En réponse, M. Bredoumy a rappelé que le processus prévoit la tenue d’une convention avant l’ouverture des candidatures officielles, selon les statuts du parti. Il a précisé que si certains envisagent de participer en dehors des règles du PDCI-RDA, ils ne doivent pas « embêter » le parti avec leur impatience.
Appelant au respect des textes du parti, M. Bredoumy a souligné l’importance d’un congrès ordinaire pour désigner un candidat, conformément à la volonté de l’ancien président du parti, Henri Konan Bédié, décédé en 2023. « Le véritable testament de Bédié se réalisera ; si c’est Billon, alors ce sera lui », a-t-il confié, en réponse aux spéculations sur une possible succession politique.
Concernant l’économie nationale, le porte-parole a exprimé des inquiétudes quant à la gestion budgétaire du gouvernement actuel sous le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Il a relevé l’ampleur de la dette publique ivoirienne, estimée entre 30.000 et 35.000 milliards de Fcfa, ainsi que les déficits budgétaires chroniques depuis 2020.
Il a notamment rappelé les déficits successifs, atteignant 3.104 milliards de Fcfa en 2023, et a estimé que la Côte d’Ivoire est confrontée à une situation économique difficile. Selon lui, le budget 2025, qui doit encore être examiné par l’Assemblée nationale avant la fin de l’année, doit être l’occasion de prendre des mesures pour réduire ces déséquilibres.
Cette conférence de presse du PDCI-RDA a ainsi soulevé des questions fondamentales pour l’avenir politique et économique de la Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle de 2025, tout en appelant au respect des règles internes et à la transparence pour une participation équitable de tous les candidats.
Moussa Camara