Face aux licenciements abusifs des travailleurs à KATOEN NATIE, l’Observatoire International des questions des droits (OID), représenté par son président, Cyril Konan a animé une conférence de presse ce samedi 30 mars 2024 à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody. Au cours de laquelle, il a dénoncé la violation des droits des travailleurs.
Le président de l’OID, Cyril Konan a exposé de manière détaillée les pratiques abusives de la multinationale KATOEN NATIE, opérant dans la filière du cacao en Côte d’Ivoire depuis 2005. Selon les informations présentées lors de la conférence, KATOEN NATIE aurait enfreint délibérément les dispositions du Code du Travail en vigueur, notamment en ce qui concerne les droits des travailleurs en cas de changement d’employeur.
Les faits exposés par le président de l’OID, décrivent en effet une série de violations des droits des travailleurs, allant de l’extinction des anciennetés sans compensation à l’instauration de règles internes défavorables aux droits des salariés, tels que le recrutement en tant que journaliers sur une période indéterminée, sans droits à la gratification ni aux congés payés.
Selon lui, la société aurait licencié un nombre important de travailleurs pour motif économique, sans respecter les procédures légales établies par l’État ivoirien, et aurait même cherché à contourner la loi en remplaçant ces travailleurs licenciés par le biais d’une convention de prestation de services avec une autre entreprise.
Face à cette situation alarmante, l’OID a tenté d’engager un règlement amiable avec KATOEN NATIE, mais cette dernière a répondu par des tentatives de diversion et de minimisation du préjudice causé aux salariés.
« En effet, pourquoi après avoir demandé, dans un premier temps, de voir les réclamations et preuves des salariés licenciés et dans un deuxième temps, de faire intervenir une ‘’tierce partie neutre’’, KATOEN NATIE revient à la charge pour demander aux salariés de se rapprocher du DRH de la société pour le traitement de leurs réclamations en l’absence de la ‘’tierce partie’’ qu’elle a, elle-même sollicitée ? Pendant ce temps, ces salariés croulent sous le poids de la pauvreté. L’un d’entre eux, M. EFFOU Esso Pierre, licencié le 30 septembre sans l’intégralité de ses droits et dans l’incapacité de se soigner, est décédé le 12 décembre 2023.
La société KATOEN NATIE sera tenue responsable des préjudices que ses agissements ont causés et continue de causer aux travailleurs », a déploré le président de l’OID, Cyrille Konan
Face à cette attitude qui ne laisse aucun doute sur la volonté de KATOEN NATIE de faire des difficultés pour réparer le préjudice qu’elle a causé aux travailleurs et de continue de défier les lois du travail prescrites par l’Etat de Côte d’Ivoire, l’OID entend recourir à tous les moyens de droit afin de faire restituer les droits lésés des salariés et de faire réparer le préjudice qu’ils ont subi
À défaut de réponse de la part de KATOEN NATIE, ou en cas de réaction ne laissant présager aucune issue favorable pour le respect des droits des salariés, l’OID se réserve le droit de faire les diligences nécessaires afin de faire annuler le licenciement pour motif économique d’une part et d’obtenir la réparation du préjudice causé aux travailleurs par voie judiciaire d’autre part.
L’OID lance un appel pressant auprès du Ministère de l’emploi, du Bureau International du Travail, des autorités compétentes et des acteurs de la société Civile afin de faire respecter les droits des travailleurs licenciés de KATOEN NATIE
Moussa Camara