Dans le cadre de la semaine Mondiale de lutte contre les Antimicrobiens qui s’est tenue du 18 au 24 novembre dernier, une équipe de vétérinaires professionnels et des responsables du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) conduite par la Sous Directrice de la Pharmacie et des médicaments Vétérinaires à la Direction des Services Vétérinaires, Dr TOLLA Affoue leticiae se sont rendus dans la localité d’Azaguié dans le département d’Agboville. L’objectif était la sensibilisation des éleveurs, et agriculteurs sur l’utilisation responsable des médicaments vétérinaires.
Les conséquences de la RAM passent inaperçues au sein de la population ; de ce fait, il est difficile d’évaluer l’incidence de la RAM en santé publique.
Les professionnels de soins de premier contact notamment en santé animale et humaine, ont une meilleure idée des conséquences liées à la RAM. Ils observent une hausse du nombre d’infections qui ne répondent plus aux antibiotiques, du nombre de patients et d’animaux qu’ils ne peuvent plus traiter. Pour cette 5ieme édition, certaines activités ont porté sur la sensibilisation des acteurs de lutte contre la RAM à Daloa (Club One Health UJLoG, CHR, et INFAS), des éleveurs à Azaguié, et des écoles d’élevages à Azaguié et Agboville sur la RAM en santé humaine et animal.
Il est important de souligner ici qu’au niveau du système de santé animale, les soins en communauté sont fournis par le secteur public, tandis que dans les centres et cliniques, ils sont administrés par le secteur privé. L’insuffisance de couverture nationale dans la fourniture de ces soins conduit le plus souvent les agriculteurs et éleveurs à s’approvisionner en antimicrobiens à travers des circuits informels.
Par ailleurs, les experts en santé animale ont constaté sur le terrain que les agriculteurs et éleveurs se substituent aux techniciens vétérinaires pour administrer les antimicrobiens aux animaux, or, Il est établi que ceux-ci ignorent les potentiels effets néfastes des antimicrobiens sur les animaux, l’environnement et l’Homme.
Cette période de sensibilisation entièrement financée par FAO, s’est déroulée en quatre étapes. Au cours de ses différentes étapes, des flyers, des dépliants, des brochures et des tee-shirts ont été distribués.
Néanmoins, il faut préciser que dans la mise en œuvre du plan national d’action de lutte contre la RAM (PAN-RAM), la surveillance et la sensibilisation à l’utilisation rationnelle des médicaments vétérinaires, à l’hygiène et assainissement, ont donné lieu à des Campagnes d’Assainissement du Marché du Médicament Vétérinaire (CAMMVET). Ces campagnes ont porté aussi bien sur la sensibilisation des acteurs au respect du délai d’attente prescrit, à la distribution règlementée de médicaments que sur des opérations de répression. Malgré tous ces efforts, les mesures mises en place sont toujours difficilement appliquées. La semaine mondiale de la RAM vient donc offrir une occasion idoine d’éduquer, d’échanger avec les acteurs du terrain que sont les agriculteurs et les éleveurs des dangers des antimicrobiens sur la production animale, et aussi agricole.
Un accent particulier a été mis sur la sensibilisation des éleveurs et professionnels vétérinaires aux bonnes pratiques des médicaments vétérinaires au niveau de plusieurs autres localités de Côte d’Ivoire à savoir Korhogo , Bouaké et aussi dans la localité de Bondoukou avec les structures partenaires comme le Club One Heath, l’ UAO, le CHR, l’UPCG CHU, l’INFAS et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) qui s’est particulièrement impliquée dans toutes ses missions de sensibilisation. L’objectif final étant de préserver l’efficacité pour les générations futures.
M.C