Côte d’Ivoire / Présidentielle 2025 / Ahoua Don Mello dénonce une « dérive autoritaire » au sein du PPA-CI et prépare sa démission

Écarté de la direction du PPA-CI après l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025, Ahoua Don Mello brise le silence. Dans une déclaration sans concession, l’ancien vice-président du parti dénonce une gouvernance autoritaire, une personnalisation excessive du pouvoir, et pointe du doigt une formation politique désormais verrouillée, centrée sur la seule figure de Laurent Gbagbo.

« Le parti n’appartient pas à un individu. Il appartient à ceux qui l’ont bâti par leur engagement et leurs sacrifices. »

Pour Don Mello, son exclusion marque bien plus qu’un désaccord ponctuel : elle révèle un climat interne de plus en plus intolérant à la contradiction, où la concentration du pouvoir étouffe les débats et marginalise les voix dissonantes. Il déplore l’absence de démocratie interne, dénonçant « une ligne imposée sans débat » et un manque criant de pluralisme.

M Ahoua Don Mello. Photo: Archive

Dans un passage particulièrement fort, Ahoua Don Mello affirme que Laurent Gbagbo lui-même serait prisonnier d’un entourage qui verrouille le fonctionnement du parti, l’empêchant de jouer pleinement son rôle de régulateur. Une prise de position qui risque de provoquer des remous dans la galaxie politique proche de l’ex-président.

« Il ne s’agit plus d’idéologie, mais d’idolâtrie. Le parti fonctionne comme une secte. »

L’ancien ministre et cadre du PPA-CI ne fait aucun mystère : sa lettre de démission est prête. Il affirme quitter le parti en homme libre, après une longue réflexion, dénonçant un système figé et imperméable à la réforme.

Il plaide pour une ouverture démocratique, une refondation du débat politique fondé sur le respect des divergences et la reconnaissance du pluralisme. Ce discours marque un tournant majeur dans l’opposition, à quelques mois d’un scrutin présidentiel décisif.

Cette sortie publique fracassante pourrait fragiliser davantage l’unité du PPA-CI, déjà secoué par des tensions internes liées à la candidature non validée de Laurent Gbagbo. En se positionnant comme une figure dissidente, Don Mello ouvre la voie à une possible recomposition de l’espace politique d’opposition, au moment où les Ivoiriens attendent une alternative crédible face à un pouvoir en place déterminé à se maintenir.

« Il est temps de sortir de la logique de culte. Le renouveau de l’opposition passe par la rupture avec les pratiques autoritaires du passé. »

 Moussa Camara

Nasopresse.com