Côte d’Ivoire / Blanchiment de capitaux / la société civile en première ligne

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À Abidjan, la société civile et les médias se mobilisent pour intensifier la lutte contre le blanchiment de capitaux et le recouvrement des avoirs illicites. Réunis les 19 et 20 août 2025 à l’initiative de l’ONG Social Justice, les participants ont mis en avant l’urgence d’une action collective pour sortir la Côte d’Ivoire de la « liste grise » et protéger son économie.
‎« Il est temps que la société civile joue pleinement son rôle », a déclaré Julie Tengen, présidente de Social Justice, en ouverture des travaux.

Pour elle, l’implication des organisations citoyennes et des journalistes est un levier essentiel : sensibiliser, vulgariser les textes de loi, mais aussi alerter sur les comportements suspects qui alimentent le blanchiment et ses dérives.

L’atelier a abordé quatre axes majeurs : la détection des biens issus du crime, le recouvrement et la gestion des avoirs saisis, ainsi que la vulgarisation des mécanismes de lutte auprès du grand public. Les chiffres sont alarmants : selon les organisateurs, la Côte d’Ivoire perd chaque année plusieurs milliards de francs CFA à travers des flux financiers illicites, liés notamment au financement du terrorisme.

Pour Musquée Audrey, chargée de communication de l’ONG, le rôle des médias est central : « Notre responsabilité, c’est d’enquêter, de sensibiliser et d’orienter. Nous devons être la voix qui alerte et mobilise. »

Au terme des échanges, un consensus s’est dégagé : seule une synergie entre autorités publiques, société civile et journalistes permettra de freiner ce fléau qui entrave le développement économique du pays.

Cette rencontre dépasse le cadre d’un simple atelier. Elle marque un tournant vers une société ivoirienne plus vigilante, où chaque citoyen est appelé à devenir acteur de la lutte contre le blanchiment de capitaux et la criminalité financière.

Modou Zon
Nasopresse.com